ZAVRACHTANE

Завръщане : nom masculin bulgare signifiant  « un retour »

Texte et mise en scène Mariya Aneva

  • Историята – L’histoiяe

    Un type de l’Est qui ne vit pas dans son pays. Pas trop malheureux, pas trop pauvre, pas trop seul. Un jour un coup de téléphone le rappelle à son passé. « Viens, il faut enterrer maman ».
    Le retour est difficile. Tout est différent : le rapport à la famille, au pays, à l’argent, à la vie...
    Un frère l’attend, un cadavre le nargue, un ancien amour le chasse, les amis (du moins ceux qui sont restés) ont changé. C’est un étranger. Un long voyage recommence vers son « chez soi ». Ses identités multiples n’arrivent pas à se concilier, à se rassembler. Un chauffeur de taxi, un « psychologue de mes deux » comme disent les Bulgares est témoin de son errance. Sans le savoir , ce chauffeur de taxi devient un proche.
    Au moment de payer la taxe pour la tombe de sa mère, il apprend que la tombe de son père a été vendue... « L’Étranger » est obligé de redevenir  Bulgare  ou « pire que Bulgare », d’aller jusqu’au bout de sa colère pour se faire une place dans sa tribu et se retrouver.

     

  • В дълбочина – Le pяopos

    Au-delà du sujet de l’errance, de l’identité perdue, au-delà du thème du retour et du temps passé je me suis autorisée à poser un regard sur mon propre pays, si proche et si étranger : la Bulgarie. D’en rire, de parler de sa société, de parler de politique et d’argent, oh, surtout d’argent ! Que sommes-nous devenus ? Des serviteurs d’un monde toujours convoité mais inaccessible. Quels sont nos rêves ? Devenir des consommateurs moyens, avoir son propre barbecue et s’offrir une nouvelle poitrine à Noël ?
    Sans peur du ridicule, ni du minable.
    Si, peur de la question : « Qui es-tu pour juger, toi qui ne vis pas ici aujourd’hui ? »
    Il y a quelque chose d'extrême dans cette histoire, sans compromis.

    Формa - La foяme

    « Un road movie » de théâtre à travers les rues « d’une Bulgarie », à travers les trous, les flaques, à travers les chansons d’une génération, à travers la naïveté et la violence des personnages.
    Les scènes sont courtes, laconiques. Le texte est réaliste et absurde. Le décalage entre le réalisme du texte et la transposition de l’espace crée la poésie et l’humour. Le personnage est toujours en mouvement, toujours sur la route. Ce perpétuel mouvement met en marche le mécanisme des pensées, des souvenirs et le plus dangereux de tous, celui de la Nostalgie.
    Quelques images oniriques racontent de manière transposée l’intériorité du personnage et une étape de son chemin.

    Място - Le lieu

    Le Lieu : La ville grise et hostile. Imprévisible. La route parfois éclairée. Des rues, un taxi, des hôtels, des passants.
    Espace, travail sur le mouvement et décor
    L’espace de jeu est défini par trois lampadaires qui dessinent une rue - trois projecteurs. Mais c’est le mouvement des acteurs qui lui donne vie et qui construit une ambiance. La transposition de la rue par le mouvement était un des axes de travail avec le chorégraphe, Philippe Ducou.
    La route  est l’endroit où finissent de se dire des mots de colère et d’amour, des mots longtemps tus. Cette route est aussi une rivière.
    Quelques bouts d’objets recréent les rares intérieurs : une lampe de chevet, un cadre de lit, un rideau.
    Un seul élément s’impose avec ses dimensions et son réalisme : le cercueil, abandonné en pleine rue.
    Pour le reste, des lampadaires, l’aboiement des chiens et le cri des oiseaux de nuit. Les surtitres de la traduction projetés en gros, sur le mur du fond comme sur un écran de cinéma ou un tableau d’aéroport, mettent le texte en distance et ajoutent un plan de perspective.

    Музика - La musique

    La musique originale du spectacle est interprétée par un guitariste sur scène.
    Elle est le point de vue émotionnel de « l’Etranger ».
    Les thèmes musicaux ont une couleur bulgare, presque orientale. Ils sonnent familiers, de « chez nous », mais l’instrument est occidental par excellence : une guitare électrique. Jouée de manière lyrique ou rock c’est un thème qui revient ; constant comme une obsession.

     

  • Цитати от текст – Extяaits

    « - Transformé, non ? »
    « - C’est rempli de voitures. »
    « - Des banques, des églises, des sectes, des hôtels et des Malls. »
    « - Silence! « Club danse » commence ! »
    « - Danse érotique, danse folklorique... et tout ce qu’il reste de vivant à cette heure ci  dans ce putain de pays gobe la télé. »
    « - Je passe la porte de mon putain de bâtiment et : ce n’est pas chez moi. Je vis dans mon monde. Si je pouvais partir demain, je partirais... »
    « - On est aussi esclaves de l’Europe, sache-le! »
    « - Si tu peux te suicider. Alors soit tu le fais, soit tu la fermes. »
    « - Maman est morte… »
    « - Vous savez je suis patriote . »
    « - J’ai une grande mémoire des visages. Ça fait partie du métier. »
    « - Connard, tu vas te foutre en l’air mais tu vas tuer les autres aussi. »
    « - C’est ça la Bulgarie : misère et vulgarité »
    « - Elle est où la télé ? »
    « - La fenêtre est ouverte. Il fait frais… Une bête peut rentrer… »
    « - Moi aussi j’ai besoin de toi, tu entends? »
    « - C’est moi, toutou ! Viens ici, bon chien... Doucement bâtard ! »
    « - Enterre ta mère et rentre chez toi. »
    « - Cours ! »
    « - Tu es très belle. »
    « - Bref ! Ménagez vos nerfs ! »
    « - Tu ne peux même pas imaginer ce qui se passe ici. » .
    « - La vie est devant nous ».
    « - Ma seule preuve vivante c’est toi. »

     

  • РAЗПРЕДЕЛЕНИЕ – Distribution

    Texte et mise en scène : Mariya Aneva
    Traduction française et dossier : Mariya Aneva et Vincent Claverie
    Administration : Aurélie Lambert pour Le Petit Théâtre de Pain, Anne Legoff pour l'Atelier 231, Kalina Wagestein pour Art Office, Sofia Bulgarie.
    Travail sur l’espace et le mouvement : Philippe Ducou
    Assistant à la direction d’acteur : Ximun Fuchs
    Musique : Detelin Yosifov et Kalin Angelov
    Scénographie et création lumière : Daisy Watkiss
    Décor et marionnette : Daisy Watkiss et Nelson Léon
    Régie lumière : Laurent Lureault
    Photos : Sylvain Marchand et Caroline Lelong
    Avec : Miroslava Bonzheva, Tsanka Tsaneva, Aleko Atanassov, NikolayChilov, Miroslav Mihov, Detelin Yosifov
    Avec le soutien précieux de Vladimir Petkov et La Fabrique de théâtre SFUMATO, Sofia, Bulgarie.

     

  • КОНтАКтИ – contacts

    Théâtre Biagachti Hora, Sofia, Bulgarie
    Direction artistique compagnie - Mariya Aneva
    mariya.aneva@hotmail.com
    tél. 33 (0)6 88 90 68 15 - France
    tél. 35 9 897 86 79 97 - Bulgarie

    Théâtre Biagachti hora, Sofia, Bulg.

     

    Ceux qui courent toujours en chemin, précipités.

    Mariya Aneva est Bulgare et comédienne dans la troupe Le Petit Théâtre de Pain.
    Daisy Watkiss est Anglaise et Nelson Léon est Colombien, tous les deux travaillent dans la troupe allemande Ton und Kirschen.
    Cinq acteurs et un musicien Bulgares.

    Autour du projet « Zavrachtane » s’est formée une équipe Bulgare, « Biagachti hora » - « Les hommes qui courent » dont le désir est de pouvoir créer et jouer en Bulgarie, en salle mais aussi en dehors des lieux conventionnels : espaces publics et lieux non fréquentables. Mais aussi de continuer à solliciter les institutions culturelles et politiques, si difficile  que ce soit. En septembre 2011, une tournée de dix dates est prévue en Bulgarie.

    Le théâtre de rue en Bulgarie est inexistant. Il n’y a pas de lieu de création, ni d’espace culturel dédié à cela, ni de structures spécifiques. Il y a seulement trois mois, le gouvernement bulgare a fermé plusieurs théâtres dramatiques avec leurs équipes permanentes en province. Des acteurs se retrouvent à la rue. Et la politique culturelle, à la poubelle. Peut-être ce choc de situation poussera-t-il les artistes à s’emparer de la rue et de l’espace public ?

    Un grand merci à l’Atelier 231 d’avoir craqué la première allumette et à INSITU pour son soutien.

    L’idée est de saisir cette occasion pour faire partager quelque chose de la Bulgarie aux autres, quelque chose qui nous échapperait à nous mêmes. Il ne s’agit pas de créer un produit pour l’étranger, « Bon pour l’export », mais de toucher quelque chose qui nous concerne, nous met en danger, nous expose. C ‘est aussi l’occasion d’apprendre à travailler autrement, créer d’autres outils, hors de l’oligarchie théâtrale.

    Mariya Aneva, février 2011.

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Crédits photos : Sylvain Marchand et Caroline Lelong